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Préambule des statuts du Syndicat intercommunal pour la promotion des langues occitane et catalane.
La langue catalane est née il y a plus de mille ans et depuis lors sa présence est ininterrompue sur le territoire historique du département des Pyrénées-Orientales. La langue occitane est née à la même époque et sa présence est également ininterrompue sur le territoire des Fenouillèdes. Aujourd’hui, la pratique quotidienne de ces langues souffre d’un déclin évident, par le fait d’un manque de transmission générationnelle, conséquence d’une marginalisation de ces langues dans la vie publique et de leur exclusion de l’enseignement scolaire. Leur continuité pluriséculaire sur ces territoires est actuellement clairement menacée.
Le catalan n'est pourtant pas une langue régionale comme les autres: elle est parlée par neuf millions de personnes dans des territoires divers où elle bénéficie souvent d'un statut d'officialité; elle est la quatre-vingt-huitième langue la plus parlée au monde, la vingt-sixième la plus utilisée sur Internet; c'est une langue pleinement moderne, employée aussi bien dans le domaine culturel que dans le domaine économique. Elle est très clairement un facteur de cohésion de notre identité et peut constituer un outil efficace de développement économique et culturel.
Pour sa part la langue occitane est la langue historique d’un territoire comprenant vingt trois millions d’habitants en Limousin, Auvergne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc, Provence et le sud des Alpes. Elle est encore comprise par six millions de personnes. Elle est également parlée par des communautés d’Allemagne, d’Italie et d’Amérique du sud. Elle est la langue majoritaire en Val d’Aran et reconnue à ce titre comme langue officielle en Catalogne. Elle connut son heure de gloire du XIe au XIIIe siècle en tant que langue littéraire des troubadours et des cours d’amour et son déclin est directement lié à l’interdiction de l’emploi des « patois » dans l’enseignement public au XIX° siècle.
La langue occitane et la langue catalane appartiennent toutes deux à la branche romane des langues indo-européennes et comprennent de nombreuses racines communes.Une politique linguistique de promotion du catalan et, dans le cas des Fenouillèdes, de l'occitan, doit être basée sur des critères d'utilité concrète de ces langues mais aussi sur les principes universels de diversité culturelle et d'égalité de valeur entre toutes les langues du monde.
Ces principes se retrouvent dans un grand nombre de textes et de déclarations officielles, parmi lesquels :
- la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme: «L'universalisme doit reposer sur une conception de la diversité linguistique et culturelle qui dépasse à la fois les tendances homogénéisantes et les tendances à l'isolement facteur d'exclusion» ;
- la Convention des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales du Conseil de l'Europe: «Le droit de pratiquer une langue régionale ou minoritaire, dans la vie privée ou publique, constitue un droit imprescriptible» ;
- le Parlement Européen: «Les langues régionales et minoritaires constituent une source essentielle de richesse culturelle. Il convient par conséquent de les soutenir sans relâche et à tous les niveaux, au titre du patrimoine culturel commun» ;
- la Constitution du 4 octobre 1958, dans son article 75 : «Les langues régionales font partie du patrimoine de la France» ;
- le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, dans sa Charte en Faveur du Catalan: «Aujourd'hui et pour les années à venir, la survie de la langue catalane est un enjeu culturel, économique, politique et humain d'importance».
Il faut souligner que le catalan et l'occitan peuvent être utiles à tout le monde et ne nuisent à personne ; leur promotion ne se fait en aucun cas au détriment de la langue française et ne menace en rien l'unité de la République.
Le Syndicat pourra ainsi servir d’appui à l’action culturelle des communes membres en faveur des langues catalane et occitane, depuis l’aide à l’enseignement de ces langues jusqu’à l’affichage public bilingue ou trilingue en passant par la révision, en collaboration avec les services compétents de l’État, des toponymes dont la graphie est erronée dans les plans cadastraux.
Le catalan, ainsi que l'occitan, nous ont été transmis de siècle en siècle ; nous avons à notre tour le devoir de transmettre ces langues aux jeunes générations et aux générations futures, afin qu'elles puissent mieux s'intégrer dans leur propre territoire et qu'elles soient mieux à même d'affronter la globalisation culturelle.
Les communes, en tant qu'institutions les plus proches de la population, peuvent agir de façon pratique pour atteindre cet objectif, en facilitant l'apprentissage, la promotion et l'usage des langues catalane et occitane, dans le cadre de leurs compétences. Ainsi, elles peuvent participer à rapprocher ces langues des citoyens, de manière à ce que ceux-ci se réapproprient un élément important d'identité culturelle et de progrès économique.
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